6. Vous viendrez

 . 

Une amie de Colette lui raconte la visite de son amant

Il m'a dit des choses incroyables, ma chère !

Il m'a dit ; Je ne demande pas mieux, chère amie, que de passer la nuit avec vous ( ce toupet ! ) mais je veux la femme que vous êtes en ce moment, la gracieuse longue petite fée couronnée d'un or si léger et si abondant que sa chevelure mousse jusqu'au sourcils. Je veux ce teint de fruit mûri en serre, et ces cils paradoxaux... Je vous veux, telle que vous voilà, et non pas telle que la nuit cynique vous donnera à moi. Vous viendrez conjugale et tendre, sans couronne et sans frisure, avec vos cheveux épargnés par le fer, tout plats, tordus en natte. Vous viendrez petite, sans talons, vos cils déveloutés, votre poudre lavée, ...

Colette . Article paru dans la Vie parisienne (1907 )

.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ah les fins de vie !

C'est tout pour le moment

La fierté des poireaux